Café littéraire à Béjaïa : Abderrahmane Bouguermouh ou l’insurgé conteur
Le cinéaste algérien, Abderrahamne Bouguermouh, ne se reconnaît pas de vocation d’écrivain.

Pour l’essentiel du contenu, la trame s’articule autour des événements du 8 Mai 1945, vécus avec le regard de l’enfance, mais rapportés avec une écriture différée, un réajustement est imposé avec le raisonnement de l’adulte. Pour l’auteur Anza, c’est le perpétuel combat des «hommes qui n’ont pas de vie». Une projection dans sa propre vie ; militant du PPA à 15 ans, il dit : «Je n’ai pas assisté à un seul moment de paix dans ma vie», qu’il explique avec son militantisme pour le cinéma amazigh. Il dresse alors le constat qu’à l’heure actuelle, on ne peut pas parler de «festival international du film amazigh». Car avec une bien maigre filmothèque dans cette langue, ce serait «faire du folklore».
Extrapolant pour cette identité, il évoque l’enseignement de tamazight devenu presque un choix à la carte pour les élèves. L’intérêt scolaire pour cette langue ne peut valoir sans l’existence «d’une académie». Enfin, s’il ne peut physiquement plus faire de films, le cinéaste se déclare «disponible» pour former des jeunes dans tous les domaines du cinéma. Il est même prêt à faire venir des techniciens spécialisés dans les formations envisagées. A une question sur la revalorisation de la budgétisation apportée par l’Etat au secteur de la culture, il constate que, nonobstant le théâtre, le vide est énorme dans le cinéma, mais aussi l’archéologie et le reste. Tout étant donc à faire, il préconise de rationaliser les options, en optant pour le talent dans le cinéma, notamment pour des cinéastes référenciés.
Un mot pour l’ambiance du café littéraire : elle a été due au talentueux caricaturiste Ghilas Aïnouche, qui a gratifié le public de projections de dessins inspirés spontanément de la thématique du jour et des débats qui ont suivi.
El Watan